Le vrai bilan de l’Union Européenne et de la mondialisation apparaît au grand jour
En ce 3 août 2011, deux informations importantes et opposées se sont télescopées.
D’une part, les marchés boursiers du monde occidental ont enregistré
leur 8ème séance de baisse d’affilée. À Paris, l’indice CAC 40 a clôturé
en repli de -2,08 %. Cela représente une chute constante et
cumulée de -10,5 % depuis l’annonce, hollywoodienne et mensongère, du
prétendu “deuxième plan de sauvetage de la Grèce”. La
dégringolade étant comparable à Londres, Francfort, Milan et New York
sur la même période de dix jours, ce n’est pas verser dans le
sensationnalisme que d’estimer que nous assistons au début d’un nouveau
krach boursier dont les conséquences pourraient être redoutables.
D’autre part, et cette information a fait beaucoup moins de bruit, on
a appris que l’économie chinoise venait de nouveau de surprendre tous
les observateurs par la vigueur de sa croissance. Le PIB du 4ème
trimestre 2010, publié ce matin, a en effet progressé de +9,8% (contre
+9,2% anticipé), après +9,6% au 3ème trimestre. Sur l’ensemble de 2010, la croissance chinoise a ainsi atteint le résultat phénoménal de +10,3%, contre +9,2% de 2009.
La divergence de ces évolutions, entre un monde occidental qui
accumule des problèmes de plus en plus graves et un monde chinois – et
asiatique – en pleine ascension amène à se poser une question toute bête
: comment en est-on arrivé là ?
LES RÉSULTATS DE LA POLITIQUE DE “MONDIALISATION INÉVITABLE” IMPOSÉE PAR LES ÉTATS-UNIS ET LA COMMISSION EUROPÉENNE
Contrairement à ce que la propagande a asséné aux Français depuis des années, la“mondialisation inévitable” était parfaitement “évitable”.
Il ne s’est pas agi d’un phénomène extra-terrestre sur lequel nul
n’avait prise. Il s’est agi d’une série de décisions mûrement
délibérées, qui ont été imposées conjointement par le gouvernement
américain et la Commission européenne au tournant des années 1990-1994.
Le rôle décisif de la Commission européenne
En particulier, et bien que méconnu des Français,
l’accord dit de “Blair House” signé à Washington le 20 novembre 1992
entre le négociateur américain M. Mickaël Kantor (US Trade Representative)
et le Commissaire européen britannique chargé des négociations
commerciales multilatérales, Sir Leon Brittan, a joué un rôle décisif en
la matière.
Outrepassant ses pouvoirs de négociations et mettant principalement
le gouvernement français devant le fait accompli, le représentant de la
Commission européenne céda des points cruciaux en matière agricole (en
particulier sur les oléagineux et l’accès au marché), ce qui permit
d’ouvrir ensuite la voie à la conclusion des accords de Marrakech créant
l’Organisation Mondiale du Commerce.
Il s’agit ici d’un point capital, que nos concitoyens
ignorent totalement : si l’Union européenne n’avait pas existé pour
empêcher les États d’Europe de défendre leurs intérêts nationaux, il n’y
aurait pas eu de “mondialisation inévitable”.
Cette politique, couronnée par les Accords de Marrakech du 15 avril 1994 et la création de l’OMC, a eu pour conséquence :
- de démanteler une grande partie des réglementations aux échanges de capitaux, de marchandises et de services qui protégeaient les économies américaine et européennes d’une concurrence frontale avec des pays à très bas coûts de salaires et de charges,
- d’autoriser toutes les entreprises occidentales (grandes et petites) de tous les secteurs (agriculture, industrie et services) à transférer des milliards de dollars ou d’euros vers des pays comme la Chine pour y construire des usines, des bureaux et des centres de recherche afin d’y délocaliser leurs activités,
- d’autoriser ces mêmes entreprises à réimporter dans les pays occidentaux toutes leurs productions ainsi réalisées à très bas coûts.
Cette politique de démantèlement a été totalement asymétrique puisque
les pays à très bas coûts (Chine, Inde, Asie du sud-est) se sont bien
gardés d’accepter une même déréglementation pour ce qui les concerne.
QUELS ONT ÉTÉ LES RÉSULTATS ?
- 1- dans un premier temps (une quinzaine d’années), les détenteurs de capitaux occidentaux ont engrangé des profits de plus en plus colossaux grâce à ce transfert de production vers des pays pauvres ; les consommateurs occidentaux ont également profité de produits incroyablement bon marché dans certains domaines (vêtements, jouets, produits électroniques, électroménager, etc.).
- 2- mais au même moment, ce que gagnait le consommateur occidental, le salarié (c’est-à-dire la même personne) le perdait : fermeture d’usines, montée continuelle de la précarité, pressions à la baisse sur les salaires, démantèlement progressif des acquis sociaux obtenus par nos aïeux entre, disons, 1860 et 1985.
- 3- produisant de moins en moins de produits concrets, les économies occidentales (et les États-Unis au premier chef) sont devenues des économies de consommateurs. Les destructions d’emploi dans l’agriculture et l’industrie et les services n’ont pas été compensées, ni en nombre ni en qualité, par les créations d’emploi. Celles-ci se sont en effet concentrées dans les secteurs de la distribution (vente de produits en hypermarchés), des services (banques, informatique, restauration) et des loisirs (jeux vidéos, ..). C’est-à-dire, si l’on y réfléchit bien, dans des activités essentiellement virtuelles et périphériques aux productions tangibles.
- 4- quitte à forcer le trait, l’ensemble du monde occidental s’est ainsi mis dans la position du rentier, du retraité, du vacancier ou du chômeur indemnisé, en faisant faire le travail par des gens sous-payés situés à l’autre bout du monde. Sous couvert de modernité et de “mondialisation heureuse”, le gouvernement américain et la Commission européenne nous ont ainsi concocté une économie de type esclavagiste, pour le plus grand profit d’une infime classe de détenteurs de capitaux, mais aussi pour celui des rentiers et des retraités ayant placé leurs économies dans des fonds de pension.
- 5- derrière tous les artifices de présentation, les économies occidentales – au premier rang desquelles l’économie américaine – sont devenues des économies parasites (c’est l’adjectif utilisé avant-hier par le Premier ministre russe Poutine à l’encontre des États-Unis), qui produisent de moins en moins de richesses RÉELLES.
- 6- ce qui ne peut que résulter d’un tel système est clair : à terme, c’est un appauvrissement de la grande masse des peuples occidentaux qui se profile.
- 7- pour masquer cet appauvrissement tendanciel, l’ensemble du système financier a poussé à une hausse exponentielle des crédits. Cela a été notamment le cas des crédits aux particuliers, tout spécialement aux États-Unis, afin de leur permettre de poursuivre pour quelque temps encore une insouciante “dolce vita”, toute relative d’ailleurs.
C’est cet endettement généralisé, conjugué à la baisse
continuelle de l’activité économique RÉELLE – et non VIRTUELLE -, qui
est en train de conduire les États-Unis et l’Europe vers la catastrophe.
Car puisque l’on ne peut pas tabler sur une augmentation
exponentielle et sans fin de l’endettement public et privé, il arrive
fatalement un moment où tous les peuples vont enfin découvrir le pot-aux
roses :
- - les pays occidentaux ne produisent plus assez de richesses réelles pour maintenir le niveau de vie de leurs populations.
- - les dirigeants américains et ceux de l’Union européenne, et tous ceux qui nous intimé l’ordre de leur faire confiance, ne sont pas des hommes d’État mais des Jérôme Kerviel de la politique. Leur dramatique irresponsabilité collective est en train d’éclater au grand jour.
CONCLUSION
Comme le dit un proverbe bouddhique chinois, “shan e daotou zhong you bao” = “Le bien et le mal finissent toujours par avoir leurs récompenses respectives”.
Après une vingtaine d’années de cette stratégie proprement
suicidaire, les États-Unis sont en train de s’effondrer
industriellement, économiquement, financièrement, mais aussi mentalement
et psychologiquement. C’est aussi, hélas, le cas de nombreux pays
d’Europe, qui les ont imités servilement à cause du piège de la
“construction européenne”.
A contrario, après une vingtaine d’années de transferts gigantesques
de toutes les usines et de tout le savoir faire occidental, et après
autant d’années de labeur inouï et sous-payé du peuple chinois au profit
de l’Occident, la Chine est en passe de devenir la première puissance
de l’univers.
Compte tenu de la masse de sa population (22% des êtres humains sont
des Chinois), la Chine peut commencer désormais à se passer de
l’Occident pour poursuivre son développement. Elle est entrée dans une
phase de “développement endogène”, le nombre de consommateurs potentiels
étant suffisamment colossal sur son marché intérieur pour que la chute
de l’empire euro-atlantiste ne la trouble plus.
Le basculement phénoménal des pouvoirs planétaires qui est en cours
est en train de ramener le monde plusieurs siècles en arrière.Par
exemple à la fin du XVIIIe siècle, lorsque la Chine dégageait un
excédent commercial géant vis-à-vis de l’Europe des Lumières, avide de
soieries, de thé, de porcelaines et de laques. L’empereur chinois Qian
Long pouvait alors se permettre de renvoyer Lord MacCartney chez lui,
sans une seule concession, cet ambassadeur extraordinaire que George III
avait expédié en Chine pour y obtenir que l’Empire céleste s’ouvre aux
produits britanniques afin de rétablir la balance commerciale.
Espérons que nous ne remonterons pas le temps davantage encore, pour
en revenir au VIIe siècle. À cette époque lointaine, la Chine connut
l’une des plus brillantes périodes de son histoire – aussi bien du point
de vue économique que culturel. Ce fut le miracle de la Dynastie Tang,
qui brillait de tous ses feux tandis que l’Occident vivait dans le Haut
Moyen Âge le plus sombre. Pendant que la littérature, la poésie, la
statuaire et la peinture chinoises atteignaient leur apogée, nos
ancêtres subissaient les mérovingiens et le roi Dagobert “mettait sa culotte à l’envers”…
Pour mettre un terme à ce déclin et chasser les rois Dagobert de
notre époque, il n’y a pas de solution facile et nous risquons fort de
rencontrer des années très difficiles.
Il ne s’agit nullement d’avoir peur ou d’incriminer la Chine
ou les pays d’Asie, comme nous y invitent maintenant les européistes
acharnés, qui dévoilent d’un coup le visage hideux du racisme et de la
xénophobie.
La France n’a pas à avoir peur de la Chine, pas plus que d’aucun pays du monde d’ailleurs. Notre pays entretient d’ailleurs d’excellentes relations avec la Chine, comme elle en entretient avec l’Inde, ou avec le Brésil, ou avec la Russie, ou avec tant d’autres pays du monde.
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LE FLORISSANT PARTENARIAT FRANCE - CHINE. C'EST L'UNE DES INNOMBRABLES PREUVES QUE LA FRANCE NE SERA PAS DU TOUT "ISOLÉE" QUAND ELLE SERA SORTIE DE L'HORREUR EUROPÉISTE ; ELLE SE PORTERA AU CONTRAIRE BEAUCOUP MIEUX ! - Pendant que les européistes nous incitent à la haine des Autres et essaient de faire peur aux Français en agitant le péril jaune, les mêmes responsables concluent en sous-main des accords bilatéraux fructueux avec nos partenaires chinois. C'en est assez de ces mensonges : le document mis en ligne par le ministère des Affaires étrangères montre que les diplomates français tentent de sauver ce qui peut l'être de l'influence française grâce à des accords bilatéraux en dehors de l'UE : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/France_Chine_BAT_Light18_10_2010.pdf |
Ce dont il s’agit en revanche, c’est de rendre à la France
son influence et sa prospérité, et de permettre aux Français de
retrouver leur démocratie et de conserver leur niveau de vie. Pour tout
cela, il n’y a pas d’autre solution que de reprendre en mains notre
destin collectif et de ne plus en laisser la conduite à des chauffards
qui nous ont entraîné dans le fossé.
Nous devons retirer en urgence le pouvoir à tous ces
charlatans de l’européisme qui nous avaient promis que l’Union
européenne, l’euro et la mondialisation “inévitable”nous apporteraient prospérité et plein emploi.
Plus que jamais, les analyses et les propositions de l’UPR s’imposent.
http://www.upr.fr/actualite/monde/le-vrai-bilan-de-lunion-europeenne-et-de-la-mondialisation-apparait-au-grand-jour
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