"La civilisation démocratique est entièrement fondée sur l'exactitude de l'information. Si le citoyen n'est pas correctement informé, le vote ne veut rien dire." Jean-François Revel - Extrait d'un Entretien avec Pierre Assouline - Novembre 1988

samedi 20 octobre 2012

FRANÇOIS HOLLANDE TROUVE « TOUT-À-FAIT RESPECTABLE » L'IDÉE DE LA CHANCELIÈRE ANGELA MERKEL DE VIDER DE SENS LES DÉMOCRATIES



LA CHANCELIÈRE D'ALLEMAGNE A PROPOSÉ SANS VERGOGNE
LA MISE SOUS TUTELLE DES BUDGETS NATIONAUX  




Le 18 octobre 2012 est une nouvelle date à marquer d'une pierre noire dans le processus d'instauration d'une dictature étendue à l'ensemble du continent européen.

Dans le courant de l'après-midi, la Chancelière Angela Merkel a en effet déclaré publiquement, depuis Berlin, qu'il fallait désormais confier un droit de veto sur les budgets nationaux des États membres de la zone euro au Commissaire européen aux Affaires économiques.

Elle l'a dit précisément en ces termes :

« Nous pensons, et je le dis au nom de l'ensemble du gouvernement allemand, que nous pourrions faire un pas en avant en accordant à l'Europe un véritable droit d'ingérence sur les budgets nationaux quand ils ne respectent pas les limites fixées pour la stabilité et la croissance ».   


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À SUIVRE MME MERKEL, LE BUDGET DE LA FRANCE DEVRAIT ÊTRE SOUMIS AUX DÉCISIONS DE M. OLLI REHN, COMMISSAIRE FINLANDAIS ET HOMME TRÈS PROCHE DES INTÉRÊTS AMÉRICAINS 
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Cette proposition de la Chancelière d'Allemagne revient à soumettre les budgets nationaux à la décision du Commissaire européen aux Affaires économiques et de ses services.

C'est-à-dire que le budget de la France, par exemple, serait désormais décidé, modifié, et tranché en dernier recours, par une coterie de technocrates, très majoritairement étrangers, tous formés sur le même moule et sélectionnés pour leur dévotion au "modèle" américain, et tous dépourvus de la moindre légitimité démocratique puisque non-élus.

Pour être plus précis, ce serait l'actuel Commissaire finlandais, M.Olli Rehn, et ses services qui décideraient en définitive de ce que doit être le budget de la France.

Pour visualiser ce que seraient les conséquences très concrètes d'une telle décision, il n'est pas inutile de rappeler qui est ce M. Olli Rehn qui trancherait en dernier ressort de ce que doit être le budget de la République française.

Né le 31 mars 1962 à Mikkeli en Finlande, M. Rehn a fait une bonne partie de ses études et a passé sa jeunesse aux Etats-Unis. Il a effectué des études secondaires au Saint Paul College dans le Minnesota, puis il a effectué des études supérieures à l'université de Berkeley en Californie.

Avec un pareil pedigree, il affirme bien entendu être un "Européen convaincu". 

Olli REHN a le pedigree du parfait « Européen convaincu »....

Depuis qu'il a été nommé à la Commission européenne en 2004, cet « Européen convaincu », qui est aussi un homme politique finlandais membre du Parti du Centre (Kesk), a d'ailleurs fait preuve d'un conformisme et d'un "aplat-ventrisme" parfaits à l'égard des États-Unis. 


1°) De 2004 à 2009, dans la Commission Barroso I où il détenait le portefeuille de "Commissaire chargé de l'Élargissement", il a conduit exactement la politique que souhaitait Washington :

  • il a mené tambour battant l'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie,
  • il s'est bien entendu déclaré extrêmement favorable à l'adhésion de la Turquie à l'UE, (ce qu'exige Washington, pour faire coïncider le plus possible le périmètre de l'OTAN - dont la Turquie est membre depuis 1955 - et celui de l'UE),
  • il a dégagé des fonds européens colossaux à cette fin pour la Turquie, dans le cadre des "procédures de mise à niveau" : le total des subventions versés à la Turquie dans le cadre de la procédure d'adhésion a ainsi subi une très forte accélération sous l'impulsion d'Olli Rehn (à partir de 2004) puisque l'enveloppe versée a Ankara a été de 1.249.000.000 € sur la période 2002 – 2007 et de 4.873.000.000 € sur la période 2008 – 2013 (soit un total de plus de 6 milliards d'euros ( 6.122.000.000 €) sur la période 2002 - 2013).

2°) Depuis 2009, dans la Commission Barroso II où il déteint donc le portefeuille des "Affaires économiques", il a fait la preuve d'une docilité parfaite à la pensée européiste la plus orthodoxe.




Parfait apparatchik européiste habitué à débiter d'une voix monocorde les promesses de "lendemains qui chantent" de la construction européiste, Olli REHN présente ici sans aucune émotion le bilan économique de la zone euro (cf. en arrière-plan le graphique des évolutions du PIB de la zone !).  Bien entendu, le Commissaire REHN nous promet constamment que tout va bientôt aller beaucoup mieux et que la crise est derrière nous...
  


On notera d'ailleurs que M. Rehn ne perd pas une occasion pour aller faire le beau outre-Atlantique. Voici quelques jours, le 25 septembre dernier, il est ainsi allé faire une conférence au Centre des Études européennes Minda de Gunzburg de l'université de Harvard sur le thème : « Rebuilding the Economic and  Monetary Union ». (« Reconstruire l'Union économique et monétaire »)

À l'évidence, ce Commissaire "européen" estime qu'il est beaucoup plus important d'aller montrer à ses donneurs d'ordre qu'il exécute fidèlement les instructions plutôt que d'aller convaincre les citoyens des pays d'Europe - et notamment les Français - des bienfaits de la politique économique, menée - faut-il le préciser ? - dans une opacité et une absence totale de démocratie.

 


En d'autres termes, on l'a compris, ce Commissaire européen sous les fourches caudines duquel la Chancelière d'Allemagne rêve de faire passer tous les budgets nationaux - dont celui de la France - est un parfait homme-lige des intérêts américains en Europe.




LE VOTE DU BUDGET EST LA CLÉ DE VOÛTE DE LA DÉMOCRATIE ET DE LA DÉCLARATION DES DROITS DE L'HOMME DE 1789   


La proposition du 18 octobre 2012 de la Chancelière d'Allemagne revient donc à soumettre les budgets nationaux, donc le budget de la France, à la décision souveraine de responsables très majoritairement étrangers, inconnus du grand public et élus par personne.

Or je rappelle que l'Article XIV de cette Déclaration, qui constitue à la fois la base de notre pacte républicain depuis 223 ans et l'un des piliers de notre bloc de constitutionnalité, précise :


Article XIV
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Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs Représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée.





En d'autres termes, en prétendant soumette le budget de la France à la décision de la Commission européenne, Mme Merkel propose tout simplement d'abolir l'un des dispositifs essentiels de la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789.


Ce faisant, elle s'attaque aussi à ce qui fait aussi le principe de base de la démocratie puisque tous les constitutionnalistes, tous les historiens et tous les analystes politiques savent unanimement que la démocratie commence avec le vote des impôts et de leur destination par des représentants élus par le peuple. Or l'idée de Mme Merkel consiste bien, dans sa logique ultime, à dessaisir les députés et les sénateurs français de la fixation du budget de la France.


Cette idée est donc, au sens très précis des mots :
  • une idée contre-révolutionnaire,
  • une idée antidémocratique,
  • et une idée qui viole ouvertement l'un des articles les plus essentiels de la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789.




LE CONSEIL EUROPÉEN DES 18-19 OCTOBRE EST UN ÉNIÈME COUP D'ÉPÉE DANS L'EAU


Ce énième Conseil européen des 18-19 octobre 2012 s'est terminé comme d'habitude tard dans la nuit, et s'est soldé comme d'habitude par un compromis boiteux que chacun comprend à sa façon.

La presse française, comme d'habitude, a ramené les débats à la seule opposition entre la France et l'Allemagne, et a, comme d'habitude, donné à penser que cette opposition s'était miraculeusement évanouie en fin de soirée pour tomber sur un compromis enchantant tout le monde.

Bien entendu, ce énième conte de fées ne changera rien à la suite des événements. 

  • D'une part, ce n'est pas parce que les européistes français - et les médias à leurs ordres - font comme si l'Europe à 27 se résumait au prétendu "couple franco-allemand" que cela fait disparaître les 25 autres États et leurs positions antagonistes qui contribuent à bloquer tous les débats. 


 
La presse française fait toujours comme si le sort de la construction européenne dépendait de l'accord entre Paris et Berlin. La réalité est bien différente car chacun des 27 États défend âprement ses vues, sans oublier la Commission européenne qui ne peut manquer d'ajouter sa capacité de blocage à l'ensemble. C'est la raison pour laquelle le Sommet des 18-19 octobre 2012 a une nouvelle fois accouché d'une souris.



  • D'autre part, le compromis trouvé est fondé sur de nouvelles ambiguïtés. M. Hollande a eu beau se féliciter «  d'un parfait accord avec nos amis allemands qui ont compris que l'union bancaire devait avoir des étapes, ce qu'ils avaient toujours défendu, et nous aussi.»  En réalité, l'Allemagne a imposé un nouveau retard dans la mise en place de cette nouvelle usine à gaz. 

Son entrée en vigueur désormais décidée pour "courant" 2013, et non plus début 2013 comme l'avait envisagé la Commission européenne, éloigne donc pour Madrid la possibilité de bénéficier d'une recapitalisation directe de ses banques. L'Espagne, qui comptait sur une mise en place rapide du dispositif pour recapitaliser directement ses banques, risque de faire les frais de ce nouveau retard car une telle recapitalisation (via le Mécanisme européen de stabilité MES), dépend de la mise en place d'un système de supervision bancaire unique en zone euro.

En outre, le conseil européen n'a abordé aucune discussion spécifique sur les plans de sauvetage des pays en difficulté de la zone euro, que ce soit à l'Espagne, dont le gouvernement reste réticent à faire une demande d'aide financière globale, ou à la Grèce. Les dirigeants de la zone euro se sont simplement contentés de «  saluer les progrès de la Grèce pour remettre sur les rails son programme d'ajustement", et de préciser que «  l'Eurogroupe examinera les résultats de l'examen" de la troïka des créanciers publics d'Athènes et "prendra les décisions nécessaires".



CONCLUSION :



LE SOMMET DES 18-19 OCTOBRE A REPORTÉ LA MENACE DU DESSAISISSEMENT DES PARLEMENTS NATIONAUX MAIS FRANÇOIS HOLLANDE LA TROUVE « TOUT-À-FAIT RESPECTABLE »   


Quant à l'idée allemande d'un super commissaire européen doté d'un droit de veto sur les budgets nationaux, « c'est une thèse tout à fait respectable mais qui n'a pas été discutée ce soir. » 


La dépêche AFP et journaux français y voient « une façon élégante de rejeter cette proposition défendue avec force par Mme Merkel quelques heures auparavant. »

[ cf. par exemple http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/afp-00471799-sommet-europeen-la-proposition-de-super-commissaire-a-l-economie-fait-un-flop-502268.php ]

J'y vois quant à moi une façon extrêmement inquiétante - et pour tout dire scandaleuse - de ne pas mettre le holà immédiatement à une idée aussi fondamentalement contraire à 223 ans de République.


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Mais il est vrai qu'entre la démocratie et la construction européenne, il faut choisir. 

C'est ce que ne cesse de dire l'UPR depuis sa création. Et c'est aussi, finalement, ce que reconnaît implicitement le président de la République. 

Sauf que lui a décidé d'être pour l'Europe et pour l'euro, et qu'il s'accommode donc d'une dérive de plus en plus funeste qui nous conduit tout droit vers une dictature continentale. 

Tandis que tous les adhérents de l'UPR  et moi-même avons fait le choix inverse : nous avons décidé de rétablir la liberté et la démocratie, et nous avons donc décidé de nous rassembler pour faire sortir la France de l'UE, de l'euro et de l'OTAN.

Les événements des mois et les années qui viennent auront au moins un mérite :

ils feront ressortir de plus en plus clairement à l'ensemble de nos compatriotes que ce choix entre démocratie et Union européenne, est bel et et bien le choix crucial qui s'offre à eux. 


François ASSELINEAU



 

NOTRE JEUNE MOUVEMENT EST EN PLEINE EXPANSION !
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samedi 13 octobre 2012

Comment osez-vous être contre l’Europe puisque l’Europe c’est la paix ?


L’affirmation selon laquelle la construction européenne aurait installé la paix sur le continent européen doit être étudiée avec beaucoup de précision car il s’agit de l’un des arguments les plus efficaces de la propagande européiste.
Tirant parti de ce qu’il n’y a pas eu de conflit armé, en effet, entre la France et l’Allemagne depuis 1945, la propagande européiste nous assure que cette situation heureuse découle indubitablement de la construction européenne et que celle-ci ne saurait donc être remise en question, sauf par de dangereux va-t-en guerre.
Pour beaucoup de Français, cet argument selon lequel « l’Europe, c’est la Paix » est d’autant plus intimidant qu’il semble incontestable. Il joue même un rôle décisif pour les Français qui ont personnellement des souvenirs d’enfance de la Seconde Guerre mondiale. Comme l’ont révélé les sondages post-électoraux effectués par tranche d’âge après le référendum de 2005, l’argument de la paix explique principalement pourquoi ce sont les électeurs de plus de 60 ans – et davantage encore ceux âgés de plus de 70 ans – qui ont été les seuls à voter majoritairement en faveur de la Constitution européenne.
Pourtant, cet argument selon lequel « l’Europe, c’est la Paix » est à la fois faux et très dangereux. Et l’UPR tient non seulement à ne pas le passer sous silence mais elle tient par-dessus tout à en expliquer la fausseté. Car, comme bien souvent dans l’histoire des hommes, une construction politique prétendument porteuse de paix est en train de nous conduire à la guerre.

Examinons pourquoi.

LA CONSTRUCTION EUROPÉENNE N’A ÉTÉ POUR RIEN DANS LE MAINTIEN DE LA PAIX EN EUROPE DEPUIS 1945


Contrairement à ce qu’assène la propagande, la construction européenne n’a été pour rien dans le maintien de la paix sur le continent européen depuis 1945 (plus exactement dans sa partie occidentale, car le continent a connu plusieurs conflits très meurtriers dans l’ancienne Yougoslavie).
Qu’est-ce qui permet de l’affirmer ?
Tout d’abord la simple chronologie des faits.
En effet, si la fameuse Déclaration Schuman date du 9 mai 1950, le Traité de Rome n’a été signé quant à lui que le 25 mars 1957 et les institutions communautaires ne se sont mises en place que très progressivement ensuite. Ce simple rappel des dates a une conséquence logique immédiate : si la paix a prévalu entre 1945 et, disons, le début des années 1960, il est tout simplement impossible d’en attribuer le bénéfice à quelque chose qui n’existait pas.
Ainsi, ce n’est pas grâce à la CECA balbutiante ou au Traité de Rome, puisqu’il n’existait pas, que le blocus de Berlin de 1953 ou que l’insurrection hongroise de 1956 n’ont pas dégénéré en conflit mondial. Si la France et l’Allemagne ne sont pas entrées en guerre l’une contre l’autre pendant les années 50, c’est parce que ce n’était tout simplement pas le sujet du moment, loin s’en faut. La guerre qui menaçait d’ensanglanter l’Europe ne risquait pas d’opposer les deux rives du Rhin mais le camp occidental sous influence américaine et le camp socialiste sous influence soviétique.
Or, ce qui a préservé la paix porte un nom : l’équilibre de la terreur. C’est-à-dire la perspective d’une « destruction mutuelle assurée » – c’était le nom même du concept stratégique (« MAD » pour « Mutual Assured Destruction » en anglais) entre les troupes de l’OTAN et celles du Pacte de Varsovie -, à l’issue d’une apocalypse nucléaire qui aurait anéanti le continent et sans doute même la planète entière.
Ainsi donc, et l’on se sent presque gêné de devoir le rappeler tant la propagande européiste a occulté la réalité des faits, si la paix a prévalu entre 1945 et la chute du Mur de Berlin en 1991, c’est parce que l’Europe était, de part et d’autre du rideau de fer, armée jusqu’aux dents. C’est une triste réalité mais elle est indéniable : ce sont les bombes thermonucléaires, les sous-marins lanceurs d’engins, les forces aériennes stratégiques et les missiles balistiques ou de croisière, qui ont assuré la paix en Europe. Ce ne sont pas les montagnes de paperasses des technocrates de la Commission de Bruxelles visant à harmoniser l’éclairage des voitures ou le pourcentage de matières grasses dans le beurre de cacao…
D’accord. Mais maintenant ? Eh bien maintenant, il faut regarder le monde tel qu’il est en 2010 et non pas le monde tel qu’il était il y a cinquante ou cent ans.

LES TROIS ÉVOLUTIONS MAJEURES DE L’OCCIDENT DEPUIS 1945


Trois évolutions structurelles extrêmement puissantes se sont imposées en Europe occidentale depuis la fin du second conflit mondial.

Première évolution majeure : la fin des guerres classiques entre pays développés
La première de ces évolutions concerne la fin des guerres classiques entre pays développés.
L’histoire européenne a été marquée, depuis la Renaissance, et surtout depuis la Guerre de Trente Ans et le Traité de Westphalie de 1648, jusqu’en 1945, par la guerre classique, c’est-à-dire des conflits opposant les armées d’État à État (armées de mercenaires d’abord, régulières ensuite).
Or ce type de conflits classiques tend désormais à disparaître, sinon de toute la surface de la planète, du moins de tous les pays très développés.
Pourquoi ? Pas du tout sous l’effet des institutions communautaires. D’ailleurs, les Français envisagent-ils davantage de faire la guerre à la Norvège qu’à la Finlande parce que la première n’est pas dans l’Union alors que la seconde l’est ? Evidemment non.
Autre exemple : un coup de chasse-mouche du dey d’Alger contre l’envoyé de Charles X avait été un motif jugé suffisant pour que la France intervienne militairement en Algérie en 1830. Mais, un siècle et demi après, le gouvernement français n’a jamais même simplement envisagé d’envoyer des soldats français en Algérie pour empêcher qu’un nombre significatif de nos compatriotes s’y fassent assassiner pendant les années 1980 et 1990. L’Algérie n’étant pas dans l’Union européenne, ce refus français d’entrer en guerre, si exactement contraire à ce que fut l’attitude française en 1830, tient donc à des causes qui n’ont rien à voir avec la construction européenne.
Quelles sont ces causes ?
Si la guerre classique d’État à État tend à s’éteindre dans l’ensemble des pays développés, c’est essentiellement sous le double effet :
* – d’une part d’un profond changement des mœurs, découlant de la hausse des niveaux de vie et de la généralisation de l’éducation,
* – d’autre part de la généralisation des moyens de communication visuels et instantanés : la télévision, puissamment relayée désormais par Internet.
Les Etats-Unis ont perdu la Guerre du Vietnam en 1975, d’abord et avant tout parce que le peuple américain ne supportait plus de voir les appelés du contingent mourir en direct sur le petit écran jour après jour, et que la conscience universelle n’aurait pas toléré que Washington usât de l’arme nucléaire dans ce cas.
C’est l’instantanéité et l’omniprésence de l’information qui rend la guerre classique de plus en plus inacceptable aux yeux des opinions publiques des pays développés, et nullement les institutions bureaucratiques de Bruxelles.
Cet état de fait entraîne deux conséquences majeures :
a) l’apparition de guerres nouvelles et d’un type inconnu entre les pays développés
La première conséquence, c’est que les États développés ne peuvent plus réellement se faire de guerre classique entre eux. Cela ne signifie hélas pas qu’ils ne se font plus la guerre du tout ! Cela signifie seulement que les guerres qu’ils se livrent sont d’une toute autre nature que les guerres classiques.
Désormais, les guerres entre pays développés sont beaucoup plus sournoises. Elles se font de façon invisible pour l’homme de la rue : il n’y a plus de déclarations de guerre, les armements classiques n’apparaissent plus, les destructions matérielles et humaines sont devenues très faibles.
Les guerres du XXIe siècle usent d’autres moyens, beaucoup plus perfides et sophistiqués :
- leurs armes sont les médias, les campagnes de propagande, les opérations de désinformation, les manipulations psychologiques, les actes terroristes à la paternité douteuse ;
- leurs cibles sont les cerveaux de chaque individu, leur mise en conditionnement pour accepter des évolutions et des prises de contrôle souvent bien plus totales que ce à quoi parvenaient les guerres classiques d’autrefois.
C’est en pensant à ce nouveau type de « guerre inconnue », de guerre du XXIe siècle, que François Mitterrand a livré, dans le testament politique qu’il a confié au journaliste George Marc Benamou quelques semaines avant sa mort, ces terribles phrases que j’évoque dans certaines de mes conférences : « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort…apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde… C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort ! » (Source : Le dernier Mitterrand de Georges-Marc Benamou – Date de publication : 27/1/1997 – Editeur : Plon – Omnibus).
b) – la relégation des guerres classiques dans des zones périphériques et hors du champ des médias
La seconde conséquence, c’est que lorsque les pays très développés ont encore recours à des interventions militaires, ils ne le font désormais que dans des zones périphériques du monde, éloignées et difficiles d’accès pour les médias, et sous des contraintes très fortes : en n’utilisant plus de conscrits mais une armée de métier, en ayant pour objectif le « zéro mort » pour leurs propres soldats, donc en privilégiant les bombardements aériens aux opérations terrestres, en visant à ce que le conflit soit le plus bref possible, et enfin en verrouillant le plus possible la couverture de presse.
C’est ce type de guerre qui se déroule dans plusieurs régions du monde, et notamment en Afghanistan ou en Irak, où les armées des pays membres de l’Union européenne sont d’ailleurs très largement engagés, sous couvert d’opérations de l’OTAN.
2.2. – Deuxième évolution majeure : le déclin du taux de natalité dans les pays d’Europe
La deuxième évolution structurelle concerne le déclin du taux de natalité dans les pays d’Europe, qui entraîne depuis des années un vieillissement accéléré des populations.
Cette évolution est tout spécialement spectaculaire en Allemagne puisque l’un des scénarios démographiques probables envisage que l’Allemagne perde 13,7 millions d’habitants d’ici à 2050, et cela malgré l’immigration annuelle massive de 100 000 personnes. En 2050, les personnes de plus de 60 ans représenteraient plus de 40 % de la population allemande et seraient presque trois fois plus nombreuses que les moins de 20 ans. (source : article « Démographie de l’Allemagne » dans Wikipédia).
Ces données démographiques sont capitales car tous les historiens savent que les guerres naissent très généralement entre des zones pauvres enregistrant une forte croissance de leur population et des zones riches de faible pression démographique. De ce point de vue, quel historien ou spécialiste des conflits peut sérieusement croire que la guerre est plausible entre les pays de l’ouest européen, alors que ceux-ci sont menacés de dénatalité et que les personnes âgées y sont d’année en année plus nombreuses ?
2.3. – Troisième évolution majeure : la démographie des pays du sud de la Méditerranée (Maghreb et Afrique)
Enfin, la troisième évolution structurelle concerne justement la démographie des pays du sud de la Méditerranée (Maghreb et Afrique), ainsi que, de façon plus éloignée géographiquement, celle du sous-continent indien.
Pour les raisons que l’on vient de rappeler, tout spécialiste sérieux ne peut pas ignorer que la disparité des situations démographiques et économiques entre les deux rives de la Méditerranée constitue le principal risque de guerre pour l’Europe dans les décennies qui viennent.
Or, et c’est là la tragique ruse de l’Histoire, le principe même de la construction européenne consiste précisément à repousser les pays du Maghreb et d’Afrique à l’extérieur du périmètre de prospérité européen (la candidature du Maroc à l’entrée dans l’Union européenne ayant d’ailleurs été officiellement rejetée).
Les européistes peuvent évidemment rétorquer que les pays du Maghreb ou d’Afrique n’ont pas leur place dans une « construction européenne », comme si la définition purement conventionnelle de ce que sont des continents devait primer sur une réflexion sage sur ce qu’il convient de faire pour préserver la paix des futures générations des deux côtés de la Méditerranée.
En réalité, ce raisonnement cynique et dur des européistes prouve en quoi l’Europe, loin de nous assurer la paix, est au contraire en train de nous amener la guerre. Si les européistes croyaient sincèrement que ce sont les dizaines de milliers de pages de directives d’harmonisation émanant de la Commission de Bruxelles qui ont empêché une nouvelle guerre en Europe depuis un demi-siècle, alors ils devraient logiquement proposer d’intégrer au plus vite les pays du sud dans cette construction politique censée garantir la paix.
En rejetant au contraire ces pays, ils font la preuve de leur terrible inconséquence et ils révèlent à leur corps défendant que la construction européenne n’est bien qu’une opération conçue depuis des années à Washington pour faire de l’Europe un glacis géostratégique américain.
Cet asservissement politique nous conduit tout droit au Choc des Civilisations théorisé précisément par Washington.
http://www.u-p-r.fr/vos-questions-nos-reponses/la_propagande_europeiste/l-europe-cest-la-paix-non-c-est-la-guerre


http://www.u-p-r.fr/actualite/france-europe/leurope-cest-la-guerre#.UHlX2c2dzAU.facebook
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/l-union-europeenne-c-est-la-guerre-124187





vendredi 12 octobre 2012

LE MINISTRE SUÉDOIS DES FINANCES CONSEILLE À LA GRÈCE D'ABANDONNER L'EURO

Le ministre des Finances suédois, Anders Borg, vient d'affirmer, ce 12 octobre 2012 à la radio publique SR, 
qu'il serait préférable pour la Grèce d'abandonner l'euro afin de redresser son économie.

Interrogé en marge de l'assemblée du Fonds monétaire international à Tokyo, le très anticonformiste M. Borg a déclaré :
« Si la Grèce devait quitter la zone euro, il est probable qu'elle retrouverait sa compétitivité, et qu'alors elle pourrait se remettre sur pied par la suite. »

Et M. Borg a enfoncé le clou : « C'est une voie pénible et compliquée mais il est difficile d'en voir une autre qui pourrait fonctionner. »

En d'autres termes : l'Apocalypse, ce n'est pas de sortir de l'euro, c'est d'y rester !

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COMMENTAIRES : LA SORTIE DE L'EURO EST LA SEULE VOIE
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Ce n'est pas la première fois que le gouvernement suédois fait montre d'une très grande distance par rapport à la pensée totalitaire des européistes.

Récemment encore, les autorités de Stockholm ont publiquement exprimé leur scepticisme face à la solidarité financière demandée aux États européens. Elles ont même indiqué qu'elles s'opposeraient à un projet d'union bancaire européenne.

C'est cependant la première fois qu'un membre d'un gouvernement de l'Union européenne conseille officiellement aux Grecs de quitter l'euro, et mieux encore qu'il explique que c'est le seul moyen de sauver la Grèce !

Cette déclaration iconoclaste - qui vaudrait au ministre suédois d'être taxé d'extrême droite, blacklisté médiatiquement et sanctionné professionnellement en France - prend un sel tout particulier lorsque l'on pense au ministre qui l'a faite, et à son pays :

1) La Suède est un pays dont le peuple a refusé de rejoindre la zone euro par un référendum le 14 septembre 2003. Et cela malgré une campagne de terreur que j'ai eu l'occasion de disséquer dans ma conférence "FAUT-IL AVOIR PEUR DE SORTIR DE L'EURO ?" : http://www.u-p-r.fr/sortie-de-leuro/faut-il-avoir-peur-de-sortir-de-leuro

Or, la Suède connaît depuis lors (c'est-à-dire depuis 10 ans) une économie à la santé insolente, tout comme la Norvège, le Danemark et la Suisse, tous pays qui ont refusé l'euro.

Le ministre suédois sait donc de quoi il parle. Il sait que les menaces de l'arrivée de l'Apocalypse en cas de refus de l'euro ne sont rien d'autre que des manœuvres d'intimidation de la propagande.

Il a pu constater de ses propres yeux que la réalité a prouvé exactement le contraire : le maintien d'une monnaie nationale, donc d'une politique de taux d'intérêt et de taux de change nationale, constitue le meilleur moyen d'assurer la prospérité d'un peuple.

2) En outre, si M. Anders Borg présente une apparence non conformiste (il porte une boucle d'oreille et un catogan : cf. photo), il n'en a pas moins est élu en 2011 "meilleur ministre des finances de l'Union Européenne" dans le classement du Financial Times.

Pourquoi ? Parce que ce classement prend en compte "la capacité politique, la performance économique et la crédibilité sur les marchés" de chacun des ministres des principaux pays européens. Et qu'il tire les conséquences des résultats brillants de l'économie suédoise (dont le taux de croissance avoisine 4%).

Dans ces conditions, il est quand même bien difficile de taxer d'ignorance ou d'extrémisme ceux qui conseillent de sortir de l'euro !

C'est sans doute la raison pour laquelle les grands médias audiovisuels français - trop occupés ce soir à psalmodier des mantras à la gloire du Prix Nobel de la Paix attribué à l'UE - vont garder le silence sur cette déclaration du "meilleur ministre des finances de l'Union Européenne".

François ASSELINEAU