"La civilisation démocratique est entièrement fondée sur l'exactitude de l'information. Si le citoyen n'est pas correctement informé, le vote ne veut rien dire." Jean-François Revel - Extrait d'un Entretien avec Pierre Assouline - Novembre 1988

lundi 3 juin 2013

L'ALLEMAGNE CRAINT UNE RÉVOLUTION SI LE CHÔMAGE DES JEUNES CONTINUE D'EXPLOSER EN EUROPE


Le taux de chômage OFFICIEL des jeunes de moins de 25 ans dans l'ensemble des pays de l'UE est passé de 15% en moyenne en février 2008 à 22,5% en juillet 2012.

Il continue depuis lors à se dégrader à toute allure.


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Nouveau record de chômage chez les jeunes de moins de 25 ans
dans la zone euro  : 24,4%
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C'est ce que révèlent les dernières données publiées par Eurostat : en avril 2013, 5,627 millions de jeunes de moins de 25 ans étaient au chômage dans l’UE27, dont 3,624 millions dans la zone euro. L'institut de statistique européen indique que « par rapport à avril 2012, le nombre de jeunes chômeurs a augmenté de 100 000 dans l’UE27 et de 188 000 dans la zone euro ».


Notons au passage qu'Eurostat procède ici, encore et toujours, au tour de passe-passe de présentation que j'ai déjà plusieurs fois dénoncé. À savoir que les statisticiens payés par la Commission européenne cachent le fait que, si le nombre de jeunes chômeurs a augmenté de 100 000 dans l’UE27 et de 188 000 dans la zone euro, cela signifie que le nombre de jeunes chômeurs a DIMINUE de -88 000 dans les 10 États de l'UE qui n'ont pas adopté l'euro (ZHE10 selon ma terminologie).


Eurostat précise qu'en avril 2013, le taux de chômage des jeunes officiel s’est élevé à 23,5% dans l’UE27 et à 24,4% dans la zone euro. Le chômage des jeunes dans les pays de l'UE hors zone euro est donc moindre que celui des pays dans la zone euro.

Parmi les États où le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans dépasse ce taux moyen - déjà considérable - de 24,4%, figurent en particulier :

  • France : 26,5%
  • Irlande : 26,6 %.
  • Chypre : 32,7 %.
  • Italie : 40,5 %.
  • Portugal : 42,5 %.
  • Espagne : 56,4 %.
  • Grèce : 62,5 %.

Face à ces données proprement effarantes, l'Allemagne affiche un score remarquable de 7,5% seulement de taux de chômage chez les jeunes. Ce taux résulte de plusieurs faits structurels, à peu près non reproductibles dans les autres pays de la zone euro, et notamment le fait :
  • que la compétitivité et la structure de l'économie allemande ne souffrent pas de la surévaluation de l'euro sur les marchés des changes, alors que cette surévaluation est en train de détruire l'industrie de la France et des pays du sud de l'Europe ;
  • que, depuis les réformes dites "Hartz IV", les jeunes Allemands acceptent des "petits boulots" (d'une durée hebdomadaire de 8 à 10 heures) et rémunérés une misère (le SMIC interprofessionnel n'existe pas en Allemagne et il n'est pas rare de voir des offres d'emploi payées à 5 euros de l'heure).

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Le ministre allemand des finances craint une révolution
si l'Europe abandonne son modèle social
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Quoi qu'il en soit, la dégradation spectaculaire de la situation de l'emploi des jeunes à travers l'Europe - et tout spécialement dans la zone euro - fait peur aux autorités allemandes.

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a en effet averti publiquement, voici quelques jours, que perdre la bataille contre le chômage des jeunes pourrait déchirer l'Europe, et que l'abandon du modèle social du continent européen en faveur de normes plus strictes comme aux États-Unis pourrait déclencher une révolution.

Usant d'un ton particulièrement alarmiste, Wolfgang Schäuble a déclaré : 

« Nous devons être plus efficaces dans notre lutte contre le chômage des jeunes, sinon nous perdrons la bataille pour maintenir l'unité de l'Europe. Si les normes sociales américaines sont introduites en Europe, alors nous aurons une révolution, pas le lendemain, mais le jour même. »


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Conclusion
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Mois après mois, l'urgence se fait de plus en plus sentir de rompre avec les causes premières de ce chômage de masse. Les deux premières mesures les plus fondamentales à prendre sont :
  • sortir de l'euro , bien trop cher pour la compétitivité de l'économie française ;
  • et mettre un terme à l'hémorragie d'emplois provoquée par la libre circulation des capitaux imposée par l'article 63 du TFUE.
Mes lecteurs ne seront pas surpris par ce diagnostic. C'est celui que l'UPR fait depuis sa création le 25 mars 2007, sans jamais avoir dévié d'un iota ni du diagnostic ni de la solution.

François Asselineau
2 juin 2013 


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Donner du travail et sortir de la misère des millions de jeunes
et de moins jeunes est une urgence absolue.

Pour cela, il faut mettre de côté provisoirement le clivage droite-gauche et adhérer à l'UPR.

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