"La civilisation démocratique est entièrement fondée sur l'exactitude de l'information. Si le citoyen n'est pas correctement informé, le vote ne veut rien dire." Jean-François Revel - Extrait d'un Entretien avec Pierre Assouline - Novembre 1988

vendredi 14 décembre 2012

LES 2 PROBLÈMES ESSENTIELS DE L'ITALIE : ELLE N'A PAS LA BONNE MONNAIE ET ELLE N'A PAS LE BON MOUVEMENT POLITIQUE


Un nouveau et très bon article d'Ambrose Evans-Pritchard du Daily Telegraph :

« L’ITALIE A UN SEUL PROBLÈME ÉCONOMIQUE MAJEUR : ELLE N’A PAS LA BONNE MONNAIE » :

Dans un numéro récent (10 décembre 2012) du grand quotidien britannique Daily Telegraph, le célèbre journaliste Ambrose Evans-Pritchard explique que « le départ de Mario Monti est la seule façon de sauver l'Italie ».

Pourquoi ? Parce que «  l’Italie a un seul problème économique majeur : elle n’a pas la bonne monnaie » et Mario Monti est l'homme qui a été placé à la tête de l'Italie pour que le pays reste dans cette monnaie.

Dans cet article très bien documenté, Ambrose Evans-Pritchard démystifie l’idée selon laquelle une sortie de l’Italie de l’euro serait un désastre économique pour le pays. Il montre au contraire qu’un retour à la lire est non seulement souhaitable, mais qu’un retrait de Mario Monti pourrait être un premier pas dans cette direction.


CE QU'IL FAUT RETENIR DE CET ARTICLE

  • - L’Italie est plus riche que l’Allemagne en termes de richesse par habitant. Elle a le premier excédent primaire du G7. Son cumul de dette privée et publique est inférieur à celui de la France, des Pays-Bas, du Royaume Uni, des États-Unis ou du Japon.
  • - Selon Andrew Roberts de la banque RBS : [...] « S’il y a bien un pays d’Europe qui aurait intérêt à sortir de l’euro pour restaurer sa compétitivité, c’est évidemment l’Italie ». Analyse corroborée par une étude de la Bank of America.
  • - L’obstacle principal à un retrait de l’euro est Mario Monti, ardent défenseur du projet européen et de l’euro. Plus tôt sera sa sortie, plus tôt le pays pourra stopper sa descente dans la récession. Les marchés sont d’ailleurs horrifiés à cette idée, en témoigne la flambée récente des taux sur le 10-ans italien.
  • - Un tel scénario démontrerait que les propos de M. Draghi promettant de venir à l’aide des pays de manière « illimitée » ne reposent sur rien de concret, et que le vrai pouvoir est encore du côté des hommes politiques.
  • - Alors que la chute de l’économie italienne s’accélère, il serait surprenant que, lors des élections à venir, les italiens accordent leur confiance à des hommes politiques partisans de mesures ayant prouvé leur inefficacité. 30% d’entre eux seulement estiment aujourd’hui  que l’euro a été « une bonne chose ».
  • - L’intervention de Berlusconi ce weekend témoigne de ce que les voix anti-austérité commencent à se refaire entendre. « L’Italie est au bord de l’abysse. Je ne peux pas laisser mon pays être entraîné dans une spirale de récession sans fin. [...] La situation est aujourd’hui pire qu’il y a un an. Nous ne pouvons pas continuer ainsi » a t-il déclaré.


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LE BILAN CATASTROPHIQUE DE MARIO MONTI

Même si Ambrose Evans-Pritchard ne le dit pas expressément, la teneur de cet article montre que Mario Monti n'agit pas dans l'intérêt des Italiens mais de l'oligarchie euro-atlantiste qui a fait nommer cet ancien de Goldman Sachs à la tête du gouvernement italien en novembre 2011, sans demander son avis au peuple italien et sans passer par la case "élections".

Or, et même si tous les grands médias euro-atlantistes affirment le contraire, le bilan d'un an de gestion de Mario Monti est une catastrophe.

Alors qu'il a annoncé qu'il allait quitter la Présidence du Conseil, et il laisse derrière lui un recul de -1,1% de la production industrielle en octobre sur un mois, et un recul de -6,2% sur un an. Cette baisse mensuelle de l'indice se retrouve dans tous les secteurs, notamment les biens intermédiaires (-8%), les biens de consommation (-5,5%) et l'énergie (-4,4%).


CONCLUSION : IL MANQUE A L'ITALIE UNE UPR


Cette situation politique, économique, monétaire et sociale, et l'évidence de plus en plus flagrante que l'euro est LA principale source des problèmes de l'Italie, expliquent pourquoi tous les grands médias euro-atlantistes, à commencer par les grands médias français, ont commenté avec un tel dédain l'idée d'un retour de M. Berlusconi.

Perclus de scandales, condamné par la justice, M. Berlusconi n'est hélas pas un homme politique respectable. Et c'est sans doute la raison de fond pour laquelle l'oligarchie lui donne encore la parole.

En Italie comme partout ailleurs en Europe, ceux qui tirent les ficelles ont intérêt à discréditer toute idée de sortie de l'euro en l'amalgamant, soit à l'extrême-droite (le FN en France, le PVV (Parti pour la Liberté) de Geert Wilders aux Pays Bas, Aube Dorée en Grèce, etc.), soit à l'extrême-gauche (le KKE communiste en Grèce), soit purement et simplement à un affairiste aux agissements mafieux (Berlusconi en Italie).

Du reste, tout comme le FN en France, la position de M. Berlusconi sur l'euro n'est pas du tout claire et il n'a jamais indiqué précisément et définitivement que son programme consistait  à en sortir. Du coup, il a laissé la place vide que s'est empressé d'occuper Beppe Grillo, une sorte de Coluche italien, dont le "Mouvement 5 étoiles" connaît un succès grandissant chez nos amis italiens.

Ce mouvement politique de type libertarien présente de nombreux aspects sympathiques, dont certains le rapprochent d'ailleurs de l'UPR, comme la "e-democracie", l'utilisation d'Internet et des réseaux sociaux comme vecteurs d'information s'exerçant sans censure, et la volonté de rester en dehors du clivage gauche-droite. (Cependant, d'après une enquête de l'Istituto Cattaneo, une écrasante majorité des électeurs du mouvement serait issue des partis de centre-gauche).  

Porté par les événements, ce mouvement politique né sur Internet est désormais crédité de 19% d'intentions de vote au niveau national (sondage SWG de juin 2012) et, lors des élections anticipées de l'Assemblée régionale sicilienne le 28 octobre 2012, il est arrivé en 3e position des coalitions en lice, et est même devenu le premier parti de Sicile, avec plus de 18 % des voix.


  

Le problème, toutefois, posé par ce parti est que son président et fondateur est une personnalité truculente et peu crédible. Tour à tour acteur de théâtre, de cinéma, et de télévision, provocateur et agitateur d'idées, il a animé une journée populaire en Italie, sous le sobriquet gracieux dle « V-Day » pour "Vaffanculo" (= "va te faire foutre") en 2007...

Les analyses de Beppe Grillo sur les tenants et aboutissants de la construction européenne, ou sur la géopolitique mondiale qui se cache derrière, sont des plus minces. Son expérience professionnelle est nulle, et la façon burlesque dont il fait campagne (cf. photo ci-dessus) donne à penser qu'il éprouve le besoin de ridiculiser lui-même les idées qu'il défend.  

Pourquoi agit-il ainsi ? N'est-ce pas une autre façon de saper l'idée de sortir de l'euro que de la faire porter par des personnages aussi peu crédibles pour exercer des fonctions gouvernementales ?



En bref, ce qu'il manque à l'Italie, ce n'est pas seulement de récupérer la lire, c'est aussi d'avoir une UPR italienne.

François Asselineau 




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3 commentaires:

  1. http://www.alterinfo.net/L-EURO-N-EST-PAS-EN-FAILLITE-BIEN-AU-CONTRAIRE-IL-FAIT-EXACTEMENT-CE-POURQUOI-IL-A-ETE-CREE_a78507.html

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  2. http://tvxs.gr/news/ellada/dimoskopisi-katarreysi-politikoy-systimatos-kai-nea-kommata

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  3. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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