"La civilisation démocratique est entièrement fondée sur l'exactitude de l'information. Si le citoyen n'est pas correctement informé, le vote ne veut rien dire." Jean-François Revel - Extrait d'un Entretien avec Pierre Assouline - Novembre 1988

jeudi 25 avril 2013

LA DÉFENSE DE LA FRANCE SOUMISE SCIEMMENT À MICROSOFT ET À LA NSA AMÉRICAINE POUR CAUSE D'OTAN ET D'UE



Dans son édition du 17 avril 2013, le Canard enchaîné a confirmé ce que beaucoup de spécialistes militaires anticipaient, à savoir que le ministère de la Défense a décidé de reconduire un contrat, passé sans appel d’offre ni procédure publique, avec l'entreprise américaine Microsoft. Plus précisément avec la division irlandaise de Microsoft, pour des considérations... d'optimisation fiscale.


Cette licence « open-bar » coûterait une centaine d’euros par poste au contribuable français.


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Un contrat entre le ministère de la Défense et Microsoft adopté sous la pression de l'OTAN
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Sous la pression de l'OTAN, et pour couvrir un prétendu problème d’interopérabilité (voir le chapitre de ce document : http://fr.scribd.com/doc/137061152/Projet-de-contrat-cadre-avec-la-societe-Microsoft), le ministère de la Défense a ainsi confirmé le « choix » d’une solution 100% Microsoft pour ses installations informatiques.


C'est-à-dire d'un logiciel non libre, développé par un éditeur très lié aux services de renseignements américains et qui doit obtenir le feu vert de la NSA (National Security Agency) pour la moindre exportation.


Or, la NSA est très fortement suspectée d'ajouter de façon systématique des "portes dérobées", ou "backdoor", dans les programmes informatiques.


Ces dispositifs, installés à l'insu de l'utilisateur, permettraient aux services américains de s'introduire sans aucune difficulté dans les programmes informatiques, soit pour espionner l'usage qu'en font les utilisateurs, soit même pour en perturber ou en neutraliser les fonctionnalités.



La NSA fut créée par le président américain Harry Truman en 1952. Placée sous l'autorité du DOD (Département de la Défense), son existence n'a été officiellement reconnue qu’en 1957. Cette Agence fédérale est chargée de l’interception de toutes les communications (télécopies, appels téléphoniques, courriels…). Elle utilise des satellites d’interception qui s’interposent dans les relais télécoms civil espionnages et militaires afin de collecter des millions d’infos d’ordre politique, militaire ou économique.

La station d'écoute la plus célèbre est située en Angleterre, à Menwith Hill.
Derrière les dômes de ces "balles de golf" sont déployées les "grandes oreilles" du fameux réseau ÉCHELON qui interceptent les communications des pays d'Europe dans le cadre du traité UKUSA.

Les plus puissants ordinateurs du monde sont en fonctionnement 24 h/24 à la NSA.


Le Réseau Échelon désigne le système mondial d'interception des communications privées et publiques (SIGINT), élaboré par les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande dans le cadre du traité UKUSA. Le réseau Échelon est géré conjointement par les services de renseignements des États membres du UKUSA :

  • la NSA (National Security Agency) pour les États-Unis qui en est le principal contributeur et utilisateur ;
  • le GCHQ (Government Communications Headquarters) pour le Royaume-Uni ;
  • le CSTC (Centre de la sécurité des télécommunications Canada) pour le Canada ;
  • la DSD (Defence Signals Directorate) pour l'Australie ;
  • le GCSB (Government Communications Security Bureau) pour la Nouvelle-Zélande.

C’est un réseau global, appuyé par des satellites artificiels, de vastes bases d’écoutes situées :

  • aux États-Unis,
  • au Canada (à Leitrim),
  • au Royaume-Uni (à Morwenstow et Menwith Hill),
  • en Australie (à Pine Gap)
  • en Nouvelle-Zélande (à Waihopai),
  • dans des petites stations d'interception dans les ambassades,
  • et dans les sous-marins de classe Seawolf USS  pour écouter les câbles sous-marins de télécommunications.

Le Réseau Echelon intercepte les télécopies, les communications téléphoniques, les courriels et, grâce à un puissant réseau d’ordinateurs, est capable de trier en fonction de certains termes les communications écrites et, à partir de l’intonation de la voix, les communications orales.
Bien que plusieurs autres pays aient mis en place des systèmes similaires, comme Frenchelon en France, pour tenter de s'en prémunir, il reste aujourd’hui le plus puissant au monde.




Le traité UKUSA (United Kingdom - United States Communications Intelligence Agreement) est un traité signé secrètement le 5 mars 1946 entre le Royaume-Uni et les États-Unis, rejoints ultérieurement par le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
L'UKUSA rassemble :

  • la NSA (National Security Agency) américaine,
  • le GCHQ (Government Communications Headquarters) britannique,
  • le DSD (Defence Signals Directorate) australien,
  • le CSTC (Centre de la sécurité des télécommunications Canada) canadien,
  • et le GCSB (Government Communications Security Bureau) néo-zélandais.

D'autres pays sont également signataires du traité UKUSA comme membres de troisième niveau (« third parties »), disposant d'un accès réduit aux informations du réseau. Ces pays sont :

  • le Japon,
  • la Corée du Sud,
  • la Thaïlande,
  • la Norvège,
  • la Turquie,

et 5 pays de l'UE :

  • l'Allemagne,
  • l'Autriche,
  • le Danemark,
  • l'Italie,
  • et la Grèce.

Bien que des rumeurs aient longtemps circulé à son sujet, c'est avec la médiatisation faite autour du système Échelon à la fin des années 1990 que son existence a été connue par une partie importante de l'opinion publique.
On notera que, comme pour le réseau Échelon, la France n'est pas partie prenante à ce traité UKUSA. Bien au contraire, 6 États-membres de l'UE (Autriche, Allemagne, Danemark, Italie, Grèce, Royaume-Uni) contribuent à surveiller et à intercepter les communications de la France, et cela principalement pour le compte du gouvernement américain.  C'est l'un des plus beaux exemples de la "solidarité européenne".... !


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La collaboration entre la NSA et MICROSOFT a été officiellement confirmée en 2009
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L'étroite collaboration entre les services de renseignements et d'influence américains et Microsoft ne relève d'ailleurs pas seulement de la rumeur. Elle a été officiellement confirmée par la National Security Agency (NSA) elle-même, par la voix de Richard Schaeffer, Directeur adjoint, dans une allocution devant les Sénat des États-Unis d'Amérique le 17 novembre 2009.

Le 17 novembre 2009, Richard Schaeffer, Directeur adjoint de l’Agence américaine chargée de la sécurité des systèmes informatiques, a annoncé - devant la sous-commission Terrorisme et Sécurité de la Patrie de la Commission des lois du Sénat des États-Unis - que la NSA avait participé au développement du logiciel Windows 7 de Microsoft.


Il l'a fait dans ces termes précis :


« The recent announcement by Microsoft of the release of Windows 7 was quickly followed by the release of the security configuration guide for this state of the art operating system. Working in partnership with Microsoft and elements of the DoD, NSA leveraged our unique expertise and operational knowledge of system threats and vulnerabilities to enhance Microsoft's operating system security guide without constraining the user's ability to perform their everyday tasks, whether those tasks are being performed in the public or private sector. All this was done in coordination withthe product release, not months or years later during the product life cycle. »


Traduction :
« L'annonce récente faite par Microsoft de la sortie de Windows 7 a été rapidement suivie par la publication du guide de configuration de la sécurité de ce système d'exploitation de toute dernière génération. Travaillant en partenariat avec Microsoft et les services du ministère de la Défense des États-Unis, la NSA a misé sur son expertise unique et sa connaissance opérationnelle des menaces systémiques et des vulnérabilités pour améliorer le guide de sécurité du système d'exploitation de Microsoft sans contraindre la capacité de l'utilisateur à effectuer ses tâches quotidiennes, que ces opérations soient effectuées dans le secteur public ou privé. Tout cela s'est fait en coordination lors de la conception du produit, et non pas des mois ou des années après, au cours du cycle de vie du produit. »




Jusqu'à cette déclaration de Richard Schaeffer, la collaboration entre la NSA et de Microsoft n'était qu'un secret de Polichinelle. Désormais, c'est une information officielle.


Si elle confirme qu'il existe une collaboration étroite, y compris pendant la phase de conception des produits, cette information ne confirme cependant pas officiellement l'existence des fameuses "portes dérobées" invoquées par nombre d'observateurs. Du reste, compte tenu de la sensation provoquée par la déclaration de Richard Schaeffer dans le monde du contre-espionnage, la société Microsoft s'est fendue - peu de temps après - d'un communiqué pour démentir formellement que la NSA ait la possibilité d’entrer dans les logiciels Windows 7.


Cependant, la firme de Bill Gates n’a aucun moyen de le garantir et les plus de 30 millions de lignes de programme que recèle Windows 7 défient une investigation minutieuse. Le simple bon sens permet d'ailleurs comprendre que, même si ses logiciels comportent des "backdoors", Microsoft ne va évidemment pas le confirmer publiquement !


C'est pourquoi la grande majorité des experts estime que les assertions de Microsoft sont sujettes à caution. Windows 7 étant commercialisé mondialement, et des liens étroits avec la NSA étant avérés, qui peut sérieusement croire que les militaires américains se priveraient des perspectives phénoménales offertes à l’espionnage américain par l'existence de "backdoors" savamment introduites ? Ce n'est essentiellement que pour des raisons d'éthique qu'ils s'en priveraient. Or les mensonges d'État colportés par le gouvernement américain à des fins militaires depuis des années (comme par exemple l'assurance que Saddam Hussein détenait des armes de destruction massive) a montré que l'éthique est bien le cadet du souci des dirigeants de Washington.


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Un risque stratégique flagrant et connu de tous
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Le plus extraordinaire, c'est qu'aucun de ces aspects stratégiques ne semble inquiéter les décideurs du ministère de la Défense. C'est d'autant plus invraisemblable que le faisceau d'éléments inquiétants est connu de tous les spécialistes, au premier rang desquels les militaires.


En effet, le rapport (1) du groupe de travail en charge de réaliser une analyse du projet de contrat cadre entre Microsoft et le ministère, a justement attiré l'attention des décideurs sur les risques majeurs encourus en matière de sécurité et d'indépendance nationales.


Il suffit en effet de lire les points suivants (pages 9-10, chapitre 5.6 sur "les risques relatifs à la sécurité") :


« 5.6 Risques relatifs à la sécurité


5.6.1  Vulnérabilité de l'approche mono-produit (faille technique)
La mise en œuvre d'un seul produit présente nativement plus de risque en terme de sécurité et de failles techniques. La correction des failles techniques dépend exclusivement de l'éditeur Microsoft.


5.6.2  Back-doors ou blocage : la politique d'exportation US impose un accord de la NSA.
La mise en œuvre de la quasi totalité des produits Microsoft rend le ministère vulnérable car le maintien de notre système serait entièrement dépendant de la bonne volonté du seul État américain. Or le gouvernement américain a déjà utilisé cette arme par exemple pour les technologies liées au systèmes de positionnement de satellites vis à vis de la Chine ou encore pour les produits de chiffrement PGP (une version internationale et une version nationale).


5.6.3  Blocage produit (boycott, interdiction de vente, non communication des mises àjour de sécurité)
L'achat de produit étranger est soumis à un risque de blocage ou de boycott de la part du pays fournisseur sous la pression de la population. Toutefois, ce risque est limité car les USA sont des alliés et la société Microsoft possède des sites dans de nombreux pays. »


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Un acte de soumission volontaire... et payant !
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Nul n'ignore que nous vivons actuellement à l'âge de l'information et que les guerres du futur seront d'abord des guerres de l'information, mais aussi des guerres numériques. En tout état de cause, il est aujourd'hui évident que la maîtrise de l'information est le préalable indispensable aux autres formes de combat (aérien, terrestre ou maritime). Ainsi, garder le contrôle de nos systèmes informatiques devrait être au cœur de toute stratégie digne de ce nom.


Or, utiliser le système d'exploitation Microsoft au sein du ministère de la Défense, c'est permettre à la NSA de lire à livre ouvert notre stratégie de défense et éventuellement de s'opposer à une action souveraine de la France. Quand on sait la domination qu'exerce l'empire américain sur le monde occidental, cette décision s'apparente à un acte de soumission volontaire... et payant de surcroît.


De plus, Windows est le système d'exploitation le plus attaqué par les créateurs de virus informatiques. À cet égard, on se souvient que l’armée française avait déjà fait les frais de ce genre de problème en 2009, ce qui avait conduit à l’immobilisation d’une partie des Rafale navalisés à l’époque (2).


À l’inverse du logiciel libre, les logiciels Windows ne donnent pas la possibilité aux particuliers, aux entreprises ou aux États, de consulter ou de modifier sans restriction un programme : cela pose donc énormément de problèmes, a fortiori  lorsqu’ils’agit d’un secteur aussi sensible que celui de la défense.


Comme le rappelle (3) Jeanne Tadeusz, responsable Affaires publiques à l'April, « Le Logiciel Libre est largement reconnu pour ses qualités en terme d'interopérabilité. Le fait qu'il ait été exclu sur ce critère au profit d'un acteur informatique unique montre clairement que la procédure qui a présidé au choix du tout Microsoft au ministère de la Défense est biaisée », ce qui va donc à l’encontre de la prétendue « obligation » de choisir des logiciels Microsoft.


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CONCLUSION : LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE NE REMPLIT PAS
LE DEVOIR ESSENTIEL QUI LUI EST FIXÉ PAR L'ARTICLE 5 DE NOTRE CONSTITUTION
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Il n'y a bien entendu aucune fatalité à la soumission volontaire à l'Empire américain. Les grandes nations comme la Russie (4) ou la Chine (5) ont précisément décidé de se soustraire à cette domination informatique étatsunienne.


Il est donc flagrant que la France devrait, à l’instar de la Russie ou de la Chine  :

  • créer son propre système d’exploitation ou, au minimum, utiliser des logiciels libres,
  • y ajouter une couche de sécurité supplémentaire en s'appuyant sur les codes source disponibles.


Force est de constater qu'il n'en est rien et que l’indépendance technologique, dans un domaine aussi stratégique, n'est pas une priorité pour le gouvernement.


La reconduction du contrat entre Microsoft et le ministère de la Défense prouve que François Hollande n'est pas à la hauteur des responsabilités qui lui sont conférées par l'article 5 de la Constitution française. Lequel dispose que « le Président de la République veille au respect de la Constitution [et ] est le garant de l'indépendance nationale. »


Rappelant le président de la République au plus éminent devoir de ses fonctions, l'Union Populaire Républicaine demande solennellement à François Hollande

  • 1°) de revenir sur le contrat signé entre le ministère français de la Défense et la société Microsoft ;


  • 2°) de développer en urgence un système d'exploitation et des sécurités qui garantissent l'indépendance de la France et notamment celle de ses forces armées. Les talents des ingénieurs informatiques français sont immenses et la France peut et doit agir comme le font la Russie ou la Chine.


En dernière analyse, nous rappelons cependant que cette soumission technique à Microsoft - et par conséquent cette soumission stratégique militaire aux États-Unis - découle directement des pressions de l'OTAN et des "problèmes d’interopérabilité" invoqués par Washington pour domestiquer les États membres de l'Alliance atlantique.


Elle résulte donc directement de l'appartenance de la France à l'OTAN et à l'Union européenne puisque nous rappelons que l'article 42 du traité sur l'Unioneuropéenne (TUE) place la politique de défense de l'UE sous la tutelle de l'OTAN.


Le contrat entre Microsoft et le ministère français de la Défense s'inscrit donc dans la logique imparable de la soumission totale à Washington dans laquelle notre appartenance à l'UE et à l'OTAN nous entraîne fatalement.


En prenant l'engagement de faire sortir la France de l'UE et de l'OTAN, et en dénonçant la soumission du ministère français de la Défense à Microsoft, l'UPR prouve une nouvelle fois qu'elle est le seul mouvement politique à présenter aux Français un programme parfaitement mûrement réfléchi et cohérent, le seul programme de libération nationale conforme à leur histoire.


François ASSELINEAU
Président de l'UPR


Régis CHAMAGNE
Responsable national de l'UPR en charge des questions de défense


Christophe ISBÉRIE
Responsable national de l'UPR en charge des questions numériques


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NOTES
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