Le constat est terrifiant. Eurostat
indique que 24.8% de la population européenne – soit près de 125
millions de personnes – étaient en 2012 « au seuil de la pauvreté et de
l’exclusion sociale ». A force de s’ingénier à démanteler notre modèle
social européen, l’ultra-libéralisme peut désormais crier victoire. Il
est enfin parvenu à faire dépendre notre niveau de vie, notre pouvoir
d’achat et nos emplois intégralement de la conjoncture économique,
elle-même – on ne le sait que trop aujourd’hui – calquée sur les aléas
des marchés boursiers et sur les profits du système financier.
En l’absence de remèdes macro-économiques pourtant à portée de main,
devant le refus catégorique des dirigeants du Nord de soulager les
populations meurtries du Sud, ces statistiques relatant la misère en
Europe et le délitement de notre autrefois enviée solidarité sont
condamnés à s’aggraver. Nous refusons dorénavant d’accorder une
protection basique à nos citoyens les plus fragiles et livrons sans
scrupule leur existence et leur destinée aux cycles de l’activité
économico-financière. Saviez-vous pourtant que tout ce gâchis aurait pu
être évité ?
Cette Europe où l’idéologie – depuis l’affaire Dreyfus au
marxisme-léninisme pour en finir avec le nazisme – a fait tant de
ravages. Cette Europe est effectivement encore et toujours esclave de
l’idéologie qu’elle fait subir à une portion considérable de ses
enfants. Idéologie qui veut aujourd’hui imposer l’austérité pour punir
les pêcheurs et pour mater les cigales. Alors qu’il aurait été si facile
d’accompagner au moins cette rigueur dictée à la périphérie par une
politique expansioniste mise en place dans les pays riches. Le crime
contre l’humanité – aujourd’hui en 2013-2014 – consiste donc à ce qu’une
des parties du monde censée être la plus riche et la plus confortable
assiste à l’exclusion et à la misère du quart de sa population dans une
indifférence totale.
Car, contrairement à ce qui nous est servi et assené quotidiennement,
cette crise n’est pas la résultante de l’ »Etat social », tout comme
cette crise ne sera certainement pas résorbée en diminuant les dépenses
publiques pas plus qu’en dérégulant le marché du travail. Les sources de
nos déboires sont de nature monétaire car l’Union européenne a dû
fonctionner pendant dix ans avec des taux d’intérêt et avec une
politique monétaire seulement adaptée aux besoins allemands. Dans une
royale indifférence à la conjoncture en vigueur au sein des nations
européennes périphériques, qui ont fatalement subi de multiples bulles
spéculatives du fait de taux d’intérêt maintenus à des niveaux infimes
afin de soulager une Allemagne qui en avait alors désespérément besoin.
la suite ici >>> http://www.gestionsuisse.com/crime-contre-lhumanite-temps-modernes/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire